L'Equipe

Dimanche 25 Septembre - Par Lionel

    Si la victoire fut au rendez-vous hier soir, on ne peut pas dire pour autant que les crocodiles ont pleinement rassuré leurs supporters pour la suite de la saison. Loin s'en faut. Entre (enfin !) un premier quart d'heure de feu et une fin de match dynamisée par l'entrée en piste de la jeunesse gardoise, les fidèles des Costières ont assisté à une prestation nîmoise bien peu enthousiasmante. Bien qu'étant réaliste (un tel niveau de jeu aura du mal à nous mener en Ligue 2), ne soyons pas, pour autant pessismiste, et tentons de tirer les aspects positifs de cette première soirée automnale. Tout d'abord, les crocos ont réalisé une entame de match enfin convaincante. Depuis le temps qu'on l'attendait ! Ponctué par un superbe but qui plus est. L'espace de quelques secondes, on se serait cru à Santiago Bernabeu, tant ce but fut superbe dans sa construction et tant les nîmois s'appliquaient à bien faire circuler la balle. Hélas, l'embellie fut courte. Autre point positif, c'est l'émergence de la jeune classe crocos. Face aux multiples suspensions et blessures, Brouard n'a pas le choix. Mais force est de constater que les crocodilets répondent présent : Canalès a été, une fois de plus, très bon hier soir. Douniama a apporté un véritable souffle d'air frais sur la pelouse à demi-heure de la fin. Fédèle a contribué à stabiliser l'entre-jeu. Et Gelly, pour sa première apparition, a donné la victoire aux Crocos. Une victoire qui est, bien entendu, le dernier, et le plus grand aspect positif de ce match. Sans bien jouer, les crocos ont gagné. C'est bien là le principal. Avec une victoire mardi contre Cherbourg, si le temps le permet, ils seront 5ème ex-aequo. Rien ne serait alors perdu. Malgré tout.

La fiche du match

Le Samedi 24 Septembre 2005 à 20 heures
Au stade des Costières - Nîmes - Gard - Languedoc-Roussillon - France
Nîmes Olympique 2 - 1 Pau FC
Arbitre : Mr Gautier
Affluence : 4258 spectateurs
Buts pour Nîmes : Beyrac (4eme), Gelly (86eme) pour Nîmes
But pour Pau : Niang (18eme)
Avertissements pour Nîmes: Pasqualetti (85eme), Douniama (94eme)
Avertissement pour Pau : Bernardet (44eme), Di Bartolomeo (67eme), Delaneville (75eme), Niang (93eme)
Nîmes Olympique : Duchesne - Liron, Pasqualetti (cap), Kandé, Rabuel - Benhamou, Canalès, Beyrac (Fédèle, 69eme), Chavas (Gelly, 82eme) - Di Tommaso (Douniama, 59eme), Colloredo. Entr. : R.Brouard
Pau FC : Leglib, Niang, Vigier, Di Bartolomeo, Bikoyoï, N'Zif, Bernardet, Gardan, Delaneville (Labarbe, 88eme), Darchy, Millereau (Bantsimba, 84eme). Entr. : M.Lévy

La Physionomie du match

        La physionomie du match ? Elle est très simple : une entame de feu, un néant intersidéral de la 20ème à la 80ème minute, et une fin échevelée pour emporter, dans la douleur, la décision. Comment expliquer ce trou qu'ont connu les crocos durant la majeure partie du match et qui les a vu retomber dans leurs travers en développant un jeu stérile et sans enthousiasme ? Tout d'abord, on peut avancer que ce no man's land footballistique est peut-être, et c'est bien dommage, la conséquence de l'excellente entame crococile. Décalage, participation des latéraux, redoublement de passe, jeu à une touche de balle, le NO séduit les Costières et joue comme dans un rêve. Le but, un modèle du genre, est magistral. Mais en mettant d'emblée le pied sur l'accélérateur, les crocos n'ont-ils pas accusé le coup physiquement après ce premier quart d'heure de feu ? On n'ose l'imaginer de la part d'une équipe professionnelle, qui, si elle a légitimement besoin de souffler pendant le match en développant des temps forts et des temps faibles, ne peut pas décemment accuser une fatigue physique telle après un quart de jeu, aussi accompli soit-il. Beyrac, notamment, le métronome nîmois, disparaissait après une entame superbe. Et les crocos avec. De là à dire qu'il y a une véritable "Beyrac dépendance", il y a un pas que nous ne sommes pas loin de franchir... Mais le coup d'arrêt nimois est sans nul doute aussi, et surtout, dû au but stupide encaissé sur une des premières incursions paloises. Comme les crocos ont l'habitude de le faire depuis le début de la saison sur les coup-franc excentrés, le bloc équipe se décidait à remonter afin de mettre les palois hors-jeu. Manoeuvre efficace si elle est réalisée parfaitement. Dangereuse si un joueur traine en route. Hélas, Di Tommaso fut celui-ci, et c'est une véritable vague jaune qui se retrouvait face au but pour crucifier Duchèsne. Rageant. Et surtout assommant.
        Les crocos accusèrent le coup. Et dévelopèrent une bouillie de football bien indigeste, encore plus comparée au caviar servi en entrée. Du sang frais allait venir le salut. Brouard lancait les jeunes dans la bataille. Une expérience sans nul doute à renouveler pour la suite. Douniama remplacait un Di Tommaso mal inspiré hier soir et redynamisait, par des raids rageurs, une attaque nîmoise jusque là en manque de percussion. Fédèle venait soulager Beyrac dans l'entre-jeu et tentait de stabiliser le milieu Nîmois. Gelly, enfin, venait apporter un sens du but entraperçu en réserve en début de saison. 4 minutes après son entrée en jeu et 4 minutes avant la fin du temps réglementaire, l'ancien lunellois crucifiait Leglib. Et libérait les Costières dans son entier. Une victoire dans la douleur. Mais une victoire tout de même.

La tactique

On l'avoue, le marigot n'était pas mécontent du schéma choisi par Régis. Moins des joueurs, mais c'est un autre problème. Et l'entame de match tendait à confirmer le bienfait de cette tactique, maintes et maintes fois réaffirmé dans ces colonnes. Hélas, la suite à prouver que si le schéma était important, l'animation l'était encore plus. Quand elle est là, quand les joueurs sont dynamiques, disponibles, rageurs, ce 442 est séduisant. Vraiment. Du coup, on reste persuadé que c'est le schéma d'avenir pour les crocos.

Les crocos

Duchèsne : Solide. Comme toujours.

Liron : Il reprenait son poste avec la suspension d'Oliveras. Doit apporter plus tant offensivement que défensivement.

Rabuel : A plus participé que d'habitude sur un point de vue offensif. Passeur décisif d'ailleurs. Mais pourquoi met-il tant de temps à se replacer après ses incursions ?

Kandé : La tour de contrôle de ce début de saison. Impressionnant dans les duels. Reste à régler son problème de relance.

Pasqualetti : Beaucoup moins tranchant qu'en fin de saison dernière.

Canalès : La révélation de ce début de saison. Est devenu un pion indispensable.

Chavas : A beaucoup couru...

Benhamou : A beaucoup tiré de coup de pied arrêté...

Beyrac : Le baromètre nîmois. Superbe au cours d'un premier quart d'heure magnifiquement enlevé. Curieusement, ou plutot logiquement, sa baisse de régime en première mi-temps coïncide avec le début de la période creuse. Indispensable à l'animation de l'équipe toutefois.

Di Tommaso : Dans le creux de la vague actuellement. Un passage en réserve ne permettrait - il pas à Yohan de se relancer ?

Collorédo : Fait beaucoup d'appel. Bouge. Mais se crée peu d'occasions.

Douniama : Une entrée pleine de percussion. Gagnerait à être tester sur un match.

Fédèle : A tenter de stabiliser l'entre jeu à son entrée. Solide.

Gelly : Première apparition, premier but. Que demander de plus ?

L'adversaire
Pau est une équipe dans la plus pure tradition du National. SOlide, loin d'être géniale, et jouant le contre. Ni plus, ni moins. On a vu mieux aux Costières cette année. Une bonne paire d'attaquant.

Les séries en cours
1 victoire consécutive !

Et maintenant
Une victoire mardi et l'espoir renaitra, quelque soit la manière. Le nîmois s'enflamme aussi vite que de la garrigue en plein été un jour de grand vent. Et Régis pourra souffler quelque peu.
Une défaite serait une cruelle désillusion. Et du changement pourrait avoir lieu.

Entendu dans les tribunes
- "Aux arènes on a des toros, ici, on a des chèvres." - Un supporter à la mi-temps...
- "Oh l'assistant, enculééééééé " - Un supporter après le but palois et un hors-jeu non signalé
- "Oh l'assistante, salooooooope" - Le même supporter, grand adepte de la langue française, après qu'on lui ai fait remarqué que l'arbitre assistant était une dame et non un homme.

Les observations
- Pas de cartons rouges hier soir. Heureusement car les 18 ans ne sont pas qualifiés pour jouer en National.
- Les commerçants de la rue Général Perrier sont rassurés : avec une victoire, ce n'est pas cette semaine que Régis sera renvoyé malgré des rumeurs persistantes. Le chiffre d'affaire sera donc encore assuré pour au moins un mois.
- Pourquoi Romain Canalès n'a-t-il pas son nom floqué, comme tout ses coéquipiers, sur son maillot, alors qu'il est maintenant titulaire depuis plusieurs matchs ? A 15 euros le flocage, on espère que ce n'est pas dû à un problème de budget, sinon le dépôt de bilan n'est pas loin...
- Finalement, ils sont pas mal ces joueurs qui viennent de CFA.
- Encore plus de 4000 spectateurs, peu de roumegaïres et une bronca discrète : et si finalement les nîmois s'était habitués au National ?
- L'USAM et les Crocos qui jouent en même temps. Avec respectivement 1800 et 4250 spectateurs, Nîmes est bien une terre de sport. Mais il n'était pas possible de s'arranger pour que les aficionados des deux sports majeurs nîmois puissent suivre les deux matchs ?