Dimanche 11 Septembre 2005 - Par Lionel
Tout long sera le chemin. Le constat est peut être amer ce soir pour les crocos mais il est bel et bien là : la remontée sera longue, difficile et incertaine. Ce qui ne signifie pas, encore, qu'elle est impossible. Mais ce sera dur, très dur. Et cela passe sans doute par une remise en question en profondeur et une étude d'un début de saison d'ores et déjà manquée. Une fois de plus.
La fiche du match Stade des Costières - Nîmes - Gard - Languedoc-Roussillon Nîmes Olympique 1-1 Sporting Toulon Var Le Samedi 10 Septembre 2005 à 20 heures 4344 spectateurs précisèment, s'il vous plaît Arbitrage de Mr Brocas - assez bon - Pelouse en très bon état - comme quoi le drainage est efficace - But pour Nîmes : Siankam (84ème) But pour Toulon : Mara (66ème) Avertissement à Nîmes : Di Tommaso (77ème)
NÎMES : Duchesne - Oliveras (Siankam,
59'), Kandé, Pasqualetti (c), Rabuel - Videira (Di Tommaso, 68'), Canalès - Benhamou, Chavas, Beyrac - Colloredo - Entr. : R.Brouard
TOULON : Pansier - Zemzemi, Soulas (c), Gimenez, Lemoigne - Arroub,
Fall, Mayuma, Poggi, Le Pivert - (Mouny-Bille, 63'), Mara (Bilici, 83'). Entr. :
J.-L.Garcia
La Physionomie du match Un match bizarre. Disputé sous un faux-rythme pendant 75 minutes avant de s'emballer sur la fin. Pour un nul finalement logique si l'on tient compte des occasions de chaque camp. Comme souvent, ceux sont les visiteurs qui entament le mieux le match. Les Toulonnais ont le pied sur le ballon et débordent la défense nîmoise. Les crocos réagissent et les débats s'équilibrent. Par deux frappes de loin, de Canalès et Beyrac, les nîmois sont tout prêt d'ouvrir le score. Mais la plus grosse occasion est à mettre à l'actif des Varois. Sur un ballon en profondeur, Duchèsne décide de sortir de ses cages pour couper tel un libéro et dégager au loin. Hélas, son renvoi heurte le dos de Pasqua, à la lutte avec Mara. Le ballon se retrouve alors légèrement excentré dans la surface de réparation. Quasi immobile. Duchèsne et Pasqualetti sont à terre. Mara n'a plus qu'à pousser la gonfle dans le but vide. D'un plat du pied, il tire. Pas assez enroulé, le ballon finit hors du cadre. Incroyable. Christian Jeanpierre a déjà demandé la cassette du match pour son prochain dvd "Le foot en folie"... Mi-temps, de timides sifflets s'élèvent. En deuxième période, après une mi-temps interminable, les deux équipes repartent dans le même faux rythme. Jusqu'à l'heure de jeu où un évènement vient marquer le match. Videira blessé, les toulonnais sortent le ballon en touche. Les nîmois leurs rendent en dégageant en touche à nouveau (vous suivez ?). Sur la remise en jeu, varoise donc, Mara hérite du ballon au niveau de la ligne médiane, dribble un, deux, puis trois nîmois en longeant la ligne de ... touche. Arrivé dans la surface, il dépose un amour de ballon enroulé dans le petit filet opposé de Duchèsne. Superbe et imparable. 0-1. Le bruyant et fourni kop toulonnais exhulte. Ce but à le mérite de réveiller des nîmois jouant sur la réserve jusqu'alors, n'étant pas mauvais, mais manquant quelque peu de tranchant, de liant et de gnaque. Comme anesthésiés en quelque sorte. Les crocos se réveillent, donc. Brouard joue son va-tout et ce n'est pas moins qu'avec 4 attaquants que les gardois finissent le match. Cela finit par payer. Sur un superbe centre de Collorédo, le saignant Siankam, auteur d'une bonne entrée, égalise d'une superbe tête décroisée dans la lucarne de Pansier. Les crocos poussent, cassent un poteau de corner au grand dam du chef de la sécurité, mais ne parviennent pas à égaliser malgré quelques occasions. Notamment celle de la gagne, loupée par un Collorédo qui, seul aux 6 mètres face au but vide, croise trop sa tête. Un immanquable partout. Un nul somme toute logique donc. Même si les Nimois auraient pu espérer mieux... A la fin du match, une petite bronca raccompagne les crocos aux vestiaires. La pression est là.
La tactique
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Brouard avait décidé de revenir à son schéma fétiche en 4-5-1, si souvent usité en organisation de départ. On peut regretter un certain manque d'hardiesse de la part du coach croco, surtout à domicile. Mais on peut, d'un autre côté, le comprendre au vu de la situation comptable difficile des nîmois et des nombreuses absences qui incitaient à la prudence. M'enfin... Si vous êtes un lecteur assidu du marigot, vous connaissez déjà notre goût pour le schéma à deux pointes et un seul récupérateur... S'il est vrai que le NO a encaissé un but en passant à deux pointes (un but plus dû à un exploit individuel qu'à un décalage tactique, au passage), on peut encore, une fois de plus, constater que la meilleur période crocodile se situe lorsque l'équipe à fait évoluer son schéma de départ pour disposer donc de deux attaquants (Oui, on est têtu). A une demi-heure de la fin, donc, alors que le score est de 0-0, Brouard décide de changer son organisation de départ et de faire sortir le latéral droit, Oliveiras, pour faire rentrer, comme il est de tradition, Ernest Siankam-Emako. Les crocos passent donc à deux devant. Le milieu de terrain passe en losange : Benhamou glisse au poste de latéral droit à la place de Oliveras, Canalès le remplace sur le côté droit, laissant Videira seul à la récupération. Pour une fluidité plus grande et surtout une qualité de solution beaucoup plus riche vers l'avant (combien de fois Beyrac ou Collorédo n'ont-ils pas trouvé d'appui vers l'avant au cours de la première heure de jeu ?). Une organisation qui a de l'avenir (avec peut etre une légère modification au milieu peut etre) selon les observateurs du marigot. Nous persistons et nous signons. L'égalisation et la plus belle période nîmoise fut une nouvelle fois réalisé sous ce schéma. Quitte à mourir, Osons !
Les crocos
Duchèsne : Solide. Comme toujours. Une bévue qui aurait pu compter cher et rejoindre le bétisier de l'année. C'est finalement Mara qui y entrera. Ne peut rien sur le but
Oliveiras : Une bonne surprise. Dynamique, assez tranchant, il a séduit. Honnêtement, on ne l'attendait pas à ce niveau au vu de ces performances passées. Un sérieux concurrent pour Liron.
Rabuel : Progresse de match en match. Doit plus apporter offensivement.
Pasqualetti : Solide à défaut d'être génial. Se fait dribbler sur le but.
Kandé : Du bon Moïse ce soir. Dur sur l'homme. Tranchant. Réagit trop tard sur le but.
Videira : Bon premier match. Sans plus.
Canalès : S'impose peu à peu dans l'équipe. Et ne dépareille pas. Loin de là. Une très bonne frappe qui aurait pu faire mouche en première mi-temps. Montre que l'on peut faire confiance au jeune du centre de formation du Nîmes Olympique.
Benhamou : Des qualités techniques indéniables. Mais a manqué de rythme (de repère aussi ?) pour sa rentrée. Milieu offensif est-il le poste où il exprime le mieux ses capacités ?
Chavas : Se bat beaucoup. Court comme un marathonien. Mais reste brouillon. A moins débordé que d'habitude, tout comme Benhamou : une consigne de Brouard, un effet négatif des nombreuses permutations avec l'ex-palois ou tout simplement des difficultés à la faire face à une bonne défense toulonnaise ?
Beyrac : Précieux. Comme toujours. Inspiré. Mais tarde parfois à se décider et tricote trop.
Collorédo : Son gabarit, son style de jeu, son profil sont-il fait pour qu'il évolue seul en pointe dans un championnat aussi rude que le National ? On ne peut pas lui enlever son envie. Rate malheureusement l'immanquable en fin de match, seul aux 6mètres. Fâcheux pour un buteur.
Siankam : La bonne surprise de la soirée. Raillé, critiqué, moqué, en une demi-heure, Ernest a montré combien il pouvait être précieux. Alors, on eput lui reprocher ses déviations de la tête approximatives. Mais on peut noter qu'il a, justement, gagné quasiment tout ses duels aériens face à la défense toulonnais. A prouver qu'il avait aussi des pieds, contrairement à ce que la rumeur colportait. Et auteur d'un superbe but, d'un belle tête en lucarne. Entrée très satisfaisante qui fait regretter sa non-titularisation. A ranger les chaussure jaunes fluos au placard, pour des blanches. Dommage.
Di Tommaso : Entrée discrète. Pas facile de rentrer à ce moment du match, à vrai dire. Semble douter.
L'adversaire Les toulonnais n'auront pas de mal à assurer leur maintien. C'est une bonne équipe, solide, qui est venu chercher un bon point au Costières. Une défense assez rassurante et des attaquants percutants. On serait même à deux doigts de le désigner comme un outsider pour la montée.
Les séries en cours Quatres matchs sans victoire. 7 points abandonnés aux Costières en 4 matchs. Deux matchs sans victoire à domicile. Deux matchs sans défaite à domicile. Une chute au classement qui continue.
Les observations sur ce Nîmes - Toulon
- Si le site officiel et le marigot n'ont pas osé le pourtant évident "Nîmes reste en rade", le ML s'en est emparé. Bravo à eux pour le gain du trophée Laurent Ruquier de cette 7ème journée. - Si le Midi Libre est d'humeur badine et taquine demain matin, osera-t-il souligné le retour du capitaine Pasqualetti aux affaires par la tirade suivante : "Le retour de Pasqualetti, un berger corse pour garder nos chèvres" (pardon). - Les majeurs tendus par les dirigeants toulonnais en direcrtion du pesage, c'était pour bien confirmer qu'ils repartaient dans le Var avec un point ou pour nous rappeler le score final de 1 à 1 ? - Cannes, 15 points, second du National, et pourtant insipide il y a 15 jours aux Costières : le Nîmes Olympique ne peut que y croire... - Combien de temps les premiers "Brouard démission" mettront-ils de temps à fuser sur le forum officiel ou dans les travées lors du prochain match. - Ernest fut plutôt bon hier soir. Mais il faudra lui dire qu'il n'est plus obligé de dévier les ballons de la tête pour les joueurs jaunes et bleus ukrainiens maintenant qu'il est à Nîmes. - Cédric Duchèsne a vraiment la classe pour rentrer dans les bétisiers footballistiques sans subir toutefois de fâcheuses conséquences : après son couac face à Sochaux en quart de coupe largement atténué par une qualification dantesque, il trouve ce soir le moyen de faire une énorme erreur de dégagement sans pour autant encaisser de but. Vraiment le meilleur gardien du National. - Avoir une pelouse en lambeaux quand il fait beau et un billard quand il pleut des cordes : c'est ce qu'on appelle avoir une pelouse paradoxale. - Heureusement, Sète et Montpellier ne vont pas mieux que nous. - Paco Rabanne avait prédit que Ernest Siankam Emako rentrerait en jeu.
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